Djoha travaillait au bazar comme porteur occasionnellement. Un jour, un marchand l’appela et lui demanda de l’accompagner chez lui pour porter une lourde caisse contenant un lot d’assiettes en porcelaine.
Intéressé par cette proposition, Djoha n’en n’oublia pas tout de même de demander au marchand quel serait son salaire, le marchand lui répondit :
– Écoute, j’ai tout dépensé et il ne me reste plus d’argent. Je te paierai à la fin de la semaine, quand j’aurai vendu ma récolte de dattes. En attendant, pour t’encourager, je te livrerai trois secrets, en cours de route.
Après un certain temps, Djoha s’arrêta car la fatigue commençait à le gagner. Il demanda alors à l’homme de lui dévoiler le premier secret.
– D’accord, dit ce dernier. Si quelqu’un te dit que cinq et cinq font neuf, surtout ne le crois pas.
Reposé, Djoha reprit son chemin, mais il s’arrêta de nouveau et dit au marchand :
– Je ne ferai pas un pas de plus si tu ne me dis pas le deuxième secret.
– D’accord, dit l’homme, si quelqu’un te dit que le sable est un aliment très nourrissant, ne le crois pas.
Reprenant son chemin, il arriva exténué à destination, suivi par le marchand, qui lui dit :
– Voici le troisième secret : si quelqu’un te dit que je tiens toujours mes promesses, surtout ne le crois pas.
25A ce moment, Djoha lâcha la caisse, qui tomba avec un bruit retentissant. Il dit au marchand :
– En échange de tes trois secrets, je vais, à mon tour, t’en révéler un : si quelqu’un te dit que tes assiettes sont toutes cassées, surtout crois-le.
